1res Assises de l’ingénierie

Collectivités et État : regards croisés sur l’ingénierie de projet

Visuel Assises ingénierie

Les Assises de l’ingénierie de l’ANCT ont démarré en ligne, le 28 juin dernier, et vont s’étaler jusqu’au 9 juillet prochain. Ces assises, qui se poursuivent en ateliers, ont été ouvertes par la ministre Jacqueline Gourault, la présidente de l’ANCT, Caroline Cayeux, et des élus. Points de vue sur l’apport et le rôle de l’ANCT.

L’ingénierie propose un panel d'outils et de moyens vaste et adaptable le plus finement possible aux besoins des territoires. L’ANCT apporte une ingénierie en propre, par exemple pour la revitalisation des centres-villes ou des commerces. Elle facilite aussi l’accès à tous les acteurs du secteur, publics ou privés, dans les territoires. Elle s’appuie sur la complémentarité des expertises, et les opérateurs nationaux mettent leurs compétences au pot commun. »  

Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales

La vocation première de l’ANCT est de répondre aux freins que rencontrent les élus locaux. Notre but est de travailler de manière rationnelle avec les élus, qui sont aux commandes des projets de territoire, en mobilisant les ressources utiles aux collectivités pour leur apporter des réponses concrètes, rapides et efficaces et fournir la meilleure solution à leurs projets. »  

Caroline Cayeux, présidente de l’Agence nationale de la cohésion des territoires

Les premières Assises de l’ingénierie que l’ANCT organise sont l’occasion de mettre en lumière les besoins des collectivités et les moyens que met l’ingénierie, locale ou nationale, à leur disposition pour mener à bien leurs projets de territoire.

« Le but de ces assises est de clarifier et d’identifier les ressources disponibles dans les territoires et, au final, de faire découvrir aux collectivités ces expertises, aides et outils disponibles. », précise Yves Le Breton, directeur général de l’Agence.

Les ateliers durent jusqu’au 9 juillet prochain.

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Le rôle de l’ingénierie, concrètement ?
« Qu’elle soit technique, juridique ou de financement, c’est d’aider les collectivités à passer de l’idée au projet, puis du projet à sa réalisation », expose Yves Le Breton.  Pour ce faire, l’Agence nationale de la cohésion des territoires propose un soutien en ingénierie de projet, en mobilisant ses expertises, son réseau de partenaires et son marché en ingénierie afin de faciliter la définition et la réalisation des projets locaux. Et, a rappelé Yves Le Breton, l’ANCT agit comme « une facilitatrice et une assemblière de toute cette ingénierie, locale ou nationale ».

Voir toutes les aides, tous les dispositifs

 

Ce qu’ils en disent

Lors de l’ouverture des Assisses, le 28 juin dernier, nombre d’élus ont témoigné de ce qui se fait sur le terrain, de leurs attentes et du rôle de l’ANCT à leurs côtés.

♦ Vincent Chauvet, maire d’Autun (71) et membre du bureau de l’Association des petites villes de France (APVF)

« La crise démographique, économique et sanitaire remet les petites villes au centre de l’action territoriale. Leurs équipes, souvent restreintes, doivent apprendre à travailler en mode projet et non plus sectoriel et donc mobiliser de l’ingénierie externe pour leurs projets de territoire, via les opérateurs partenaires de l’ANCT comme le Cerema ou l’Ademe. L’un des freins qu’elles rencontrent ? La multitude des dispositifs et le faible ancrage territorial des opérateurs d’Etat, d’où le besoin de coordination. »

♦ Jérôme Baloge, maire de Niort (79), président de la communauté d’agglomération de Niort et membre du bureau de l’association Villes de France

« Le programme Action cœur de ville est une véritable action de mobilisation des acteurs de l'ingéniait autour des villes moyennes. C’est primordial pour gérer la transformation de l'habitat ou des commerces en centres-villes. L’enjeu est désormais de s’inscrire dans la durée en prolongeant ce programme jusqu’en 2026, comme nous le souhaitons,  et de sortir de la logique de l’appel à projet et aussi d’apporter de la clarté dan le catalogue d’offres de services des opérateurs. »

♦ Éric Verlhac, directeur général de l’Association des maires de France (AMF)

« Le déficit d’ingénierie est criant dans les territoires. Ce retour s’inscrit dans la durée car il a vocation à agir sur des projets de long terme. L’AMF préconise une chaîne d’ingénierie, un réseau dont l’ANCT assure le rôle de guichet et de coordinatrice de tous les acteurs, dans ce paysage composite et face à une action publique complexe. La logique de contractualisation, si elle n’exclut pas les territoires les pus fragiles, peut permettre aux projets d’émerger en dehors de toute programmation décidée par l’État. »

♦ Jeanine Dubié, présidente de l’Association nationale des élus de la Montagne (Anem) et députée des Hautes-Pyrénées

« Il convient de distinguer trois niveaux d’ingénierie. Un niveau stratégique pour dernière le projet de développement du territoire de manière globale et avec l’ensemble de ses acteurs concernés (artisan hébergement, agriculture, services publics, métiers de la neige…). C’est un volet très pointu. Et, puis, il y l'ingénierie financière et technique, deux aspects pour lesquels les collectivités réussissent à trouver des ressources, par exemple via les agences techniques départementales. Dans ce contexte, l’apport de l’ANCT est très important sur le volet stratégique afin de dessiner la montagne de demain. »

Le programme ANCT « Avenir montagnes ingénierie »

(Re)lire notre interview de J. Dubié

♦ Driss Ettazaoui, vice-président de Ville et Banlieue, conseiller municipal d’Evreux (27) et vice-présent des Portes de Normandie

« Dans tous les territoires, nous rencontrons des difficultés communes, comme la désertification médicale ou des services publics, qui ont le même impact sur la vie de nos concitoyens. L’ANCT, à nos côtés, prend en compte nos spécificités. Après dais-huit mois d’existence, son offre de services commence à trouver une résonance dans l’esprit des élus et un écho dans nos territoires. »

♦ Philippe Herscu, directeur délégué de l’Assemblée des départements de France (ADF)

« Il y a un enjeu de solidarité territoriale et d’aménagement des territoires et d leur patrimoine à entretenir avec l’apport de l’ingénierie. Les départements contribuent à ce rôle d’ingénierie de terrain, ancrée dans les territoires et opérationnelles, par exemple pour l’entretien des routes. Mais pour donner une plus grande ampleur, l’ingénierie au niveau national compte. Cette approche est soutenue par la volonté des différents acteurs de travailler ensemble. Il faut veiller à ne pas doublonner ni multiplier l’ingénierie, d’abord en privilégiant la réponse locale. Et, s’il le territoire a besoin d’un ingénierait de second niveau, très pointue, en se tournant vers l’ANCT. »

♦ Frédéric Leturque, maire d’Arras, président de  France Urbaine et président de la communauté urbaine d’Arras (62)

« Même dans les grandes intercommunalités, on n’est pas toujours riche en ingénierie et on fait appel aux départements, aux régions… On a plein de raisons de placer l’ANCT au sein de l'amenâmes des territoires pour avoir une vision globale de ceux-ci. Son objectif est de défendre une certaine justice d’accès aux dispositifs que propose l’État. »

♦ Pascal Gruselle, conseiller Europe, aménagement des territoires et outre-mer à Régions de France

« Les régions pilotent le schéma stratégique d'aménagement, de développement et d’équilibre du territoire et gèrent les fonds européens. Elles sont une clé de voûte de l’accompagnement des collectivités locales, en complémentarité des départements. »