« Une pincée d’Elo », épicerie itinérante dans les territoires ruraux de l’Aube

Depuis le début 2024, une camionnette de vente de produits alimentaires en vrac sillonne des communes rurales de l’Aube. Une opération favorisée par le dispositif de soutien à l’installation de commerces en zone rurale.

A la faveur d’une reconversion professionnelle, Elodie Ledhuy Mirale a choisi de monter une épicerie itinérante au sein des plaines nord de l’Aube. Dans les communes rurales du secteur, la vacance commerciale est extrêmement forte, d’où l’opportunité d’y créer ce type d’activité.

Elément clé : la camionnette, qui doit permettre de sillonner la campagne et d’assurer les ventes. L’épicerie étant spécialisée dans les produits secs en vrac (pâtes, riz, céréales, légumineuses mais aussi thé, café, farine, sucre…), il n’est pas nécessaire d’avoir une chambre froide. Pour autant le véhicule doit disposer de quelques aménagements spécifiques.

Afin de l’aider à financer cet aménagement de sa camionnette, Elodie Ledhuy Mirale s’est tournée vers le dispositif de soutien à l’installation de commerces multiservices sédentaires ou de commerces ambulants dans les communes rurales. Il permet l’attribution de subventions pour des dépenses d’investissement, subventions qui, de fait, présentent l’avantage de ne pas avoir à être remboursées contrairement à un prêt bancaire.

Dénommé une « pincée d’Elo », l’épicerie assure désormais deux tournées l’une les semaines paires, l’autre les semaines impaires. Le matin est consacré aux marchés, l’après-midi à la venue sur des emplacements réservés dans les communes. Il ne s’agit pas d’un passage rapide en klaxonnant pour signaler à la clientèle son arrivée comme le font certaines camionnettes épiceries, mais d’un passage plus long entre une heure et une heure et demi par site. Le vrac nécessite en effet quelques branchements ne serait-ce que pour la balance utilisée pour les pesées.

L’épicerie est membre d’un réseau national spécialisé dans le vrac qui lui permet de commander ses produits auprès de fournisseurs spécialisés. S’y ajoutent des fournisseurs locaux.

Objectifs:

  • Développer une nouvelle activité dans le cadre d’une reconversion professionnelle autour d’un commerce alimentaire.
  • Apporter une gamme de produits difficiles à trouver sur les marchés traditionnels en montant une épicerie de vrac où il est possible de se fournir en produits gourmands et sains du quotidien.

Spécificités:

  • Lors du montage du dossier de demande de subvention la commerçante a dû justifier des possibles arrêts dans les communes de ses futures tournées. Elle a donc sollicité les maires afin qu’ils rédigent un courrier confirmant ses intentions et l’utilité du passage de sa camionnette.
  • Des feuilles de sondage ont également été diffusées auprès des habitants en préalable au lancement du commerce, pour s’assurer du besoin de ce type d’activité.

« Une pincée d’Elo : mon chemin pour recréer du lien au cœur des villages dépourvus de commerce »  

Elodie Ledhuy Mirale

Zoom sur le dispositif de soutien à l’installation de commerces multi-services sédentaires ou ambulants dans les communes rurales

Le dispositif vise à apporter un soutien à l’installation d’un commerce sédentaire multiservices situé dans une commune rurale dont l’offre résiduelle ne couvre plus les besoins courants de la population ou à celle d’un commerce itinérant dont la tournée hebdomadaire prévoit un nombre minimal de jours de passage dans des communes rurales. Le projet doit s’inscrire en complémentarité de l’offre commerciale existante à l’échelle de la zone de chalandise en vue d’apporter de nouveaux services à la population.

Le soutien apporté dans le cadre du dispositif vise les dépenses d’investissement dans des projets d’installation de commerce, dont le modèle économique est jugé viable. Toutefois, compte tenu des spécificités intrinsèques aux zones rurales et plus particulièrement la faible densité démographique de la zone de chalandise, ils s’agit de projets qui ne pourraient émerger sans une contribution publique.

Les territoires ciblés sont les communes rurales classées (en métropole : bourg rural, rural à habitat dispersé, rural à habitat très dispersé. Dans les Drom : analyse au cas par cas). Ces communes doivent être dépourvues de commerce ou les dernières activités présentent ne doivent plus répondre aux besoins de première nécessité de la population. Ces aides peuvent être cumulées avec celles d’autres dispositifs (mais plafonnées dans le cas de commerces sédentaires).

Les porteurs de projet peuvent être des entités publiques ou privées. S’ils sont privés, ils doivent obligatoirement disposer de l’appui de la collectivité territoriale d’implantation du commerce.

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