Politique de la ville
L’ANCT, une agence actrice du renouvellement urbain
82 % des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) portent un regard positif sur leur commune et leur quartier. Une satisfaction forte, mais moindre que dans le reste de la population (88 %). Et les écarts se creusent en termes de calme, de sécurité ou d’accessibilité. De plus, 84 % habitants des QPV expriment de fortes attentes, notamment pour l’amélioration du commerce de proximité, des espaces verts ou, encore, des logements.
Présentée lors de la première journée des rencontres de l’Anru, l’étude de l’institut Harris Interactive aborde aussi les difficultés de vie des habitants des QPV, lors des confinements sanitaires et des périodes de canicule.
Face à ces enjeux sociaux, économiques, énergétiques et environnementaux, Olivier Klein, ministre chargé de la Ville, a lancé le projet « Quartiers résilients ». Il devrait concerner une cinquantaine de territoires pilotes.
« Je souhaite que l’on aille plus vite et plus loin. Pour nos habitants, pour la planète aussi. Face au réchauffement climatique qui se déroule sous nos yeux, ce n’est pas comme si nous avions le choix. (…) Dans ces quartiers, l’urgence environnementale croise souvent l’urgence sociale, a relevé le ministre. (…) Le Nouveau Programme national de renouvellement urbain (NPNRU) est un outil pour la transition écologique et pour que nos quartiers s’inscrivent dans une dynamique d’excellence environnementale. (…) Le projet « Quartiers résilients » sera adossé au NPNRU afin de profiter de la dynamique de transformation massive et profonde (…), avec une enveloppe complémentaire de 100 M€. (…) Et, le Fonds vert annoncé par la Première ministre sera l’un des outils pour amplifier ces actions. »
Autant de problématiques abordées lors des deux journées que l’Anru a consacrées à « Construire ensemble les quartiers de demain », à travers des ateliers et des débats. Les acteurs du NPNRU ont ainsi partagé leurs pratiques, difficultés et solutions innovantes pour répondre aux enjeux du logement et de la précarité énergétique dans les quartiers, notamment.
La rénovation urbaine à travers des initiatives inspirantes
Lors du débat sur « Innover dans le renouvellement urbain, des démonstrateurs aux solutions pour tous », Emmanuel Dupont, expert-conseiller à l’ANCT sur les sujets de transformation publique et d’innovation sociale, a souligné « le chemin parcouru » depuis ces dernières années.
« L’innovation sociale cesse, peu à peu, de se suffire à elle-même : elle assume son potentiel d’essaimage, c’est-à-dire d’élargissement des publics ou des territoires bénéficiaires, dans un cadre de politiques publiques, analyse-t-il. Au traditionnel échange de bonnes pratiques s’ajoute désormais la mise en place de dispositifs dotés de véritables moyens et constitutifs de véritables politiques de déploiement. Ces démarches augurent de probables coopérations entre les collectivités allant dans le sens d’ingénieries partagées. La traditionnelle répartition des rôles entre acteurs locaux et nationaux s’en trouve modifiée. L’essaimage [de ces innovations] consacre le rôle essentiel des acteurs locaux dans la coconstruction de nombreuses politiques publiques, cette fois à l’échelle nationale. »
Exemples d’innovations
Guillaume Delbar, maire de Roubaix (59), a présenté une expérimentation que conduit sa ville. Roubaix a racheté une quinzaine de maisons vétustes pour la revente à 1 € à des habitants, contre leur engagement à y effectuer les travaux de rénovation en un an et d’y résider pendant au moins six ans, afin d’éviter toute spéculation immobilière.
La ville accompagne ensuite les nouveaux propriétaires dans leurs démarches pour trouver les financements et les entreprises. Les difficultés à lever tiennent, entre autres, à l’identification des biens vacants, aux cas d’indivision et aux procédures de préemption. Malgré ces écueils, cette opération, soutenue par le Programme d’investissement d’avenir, peut inspirer des communes rurales, en butte à l’habitat dégradé. Roubaix a ainsi créé une palette d’outils pour permettre un développement plus large de son expérimentation, et le département du Cher s’est déjà montré intéressé.
Autre exemple avec Plaine Commune (93). Ici, la communauté d’agglomération s’attelle au réemploi de matériaux récupérés lors de programmes de démolition de logements pour les réinjecter dans de nouvelles constructions de qualité.
Béton, vitrage, bois, métaux, etc., sont triés, remis en état et réemployés grâce à la création de nouvelles filières et de nouveaux métiers, grâce à deux chantiers écoles. La difficulté tient à la nécessité de trouver de l’espace pour stocker ces matériaux, en attendant leur nouvel usage, dans des zones où le foncier est rare.
Politique de la ville et renouvellement urbain sont liés
Également invitée à la conférence plénière « Construire ensemble les quartiers de demain », l’ANCT est intervenue aux côtés de Catherine Vautrin, présidente de l’Anru, d’Anne-Claire Mialot, sa directrice générale, des maires de Nantes, Pau et d’Évry-Courcouronnes, notamment.
Éric Briat, directeur de la coordination des programmes de la politique de la ville à l’ANCT, a rappelé que « 70 à 75 % des crédits de la politique de la ville concernent la cohésion sociale dans les quartiers prioritaires, à travers des actions liées à l’éducation comme les Cités éducatives, au soutien à l’emploi ou la formation, à l’accès à la culture et au sport… Ces actions doivent être mieux articulées, mieux synchronisées avec le renouvellement urbain. Pour y parvenir, la participation des habitants contribue à mettre en cohérence les interventions sur le bâti, les logements et les équipements publics, d’une part, et les actions conduites dans le champ social, d’autre part ».
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Transition écologique
L’ANCT aux côtés d’une association à La MartiniqueActualité
Publié le 21.09.2020