Le regard de Nathalie Béranger et Stanislas Bourron

Evènement incontournable des professionnels de la montagne, le Salon réunira l’ensemble des acteurs mondiaux de l’écosystème des territoires de montagne (industriels, élus, collectivités, hébergeurs, exploitants de domaines skiables…) autour d’un programme aux thématiques et aux formats variés. Pour cette édition 2024, l’ANCT est partie prenante de l’aventure. Dans cet entretien, Nathalie Béranger, présidente d’ALPEXPO et Stanislas Bourron, Directeur général de l’ANCT, reviennent sur les enjeux auxquels doivent faire face les massifs montagneux aujourd’hui et sur la façon dont le salon entend apporter des éclairages.

ANCT : Quelle est la spécificité du salon Mountain Planet ?

Nathalie Béranger : Le Salon est né de la volonté de quelques passionnés qui voulaient, déjà à l’époque, s’engager de plain-pied dans les nouvelles tendances et innovations. Cette philosophie s’est ancrée au fil des éditions.
Durant trois jours, les différents acteurs de l’écosystème montagne se réunissent sur 50 000 m² d’exposition à la recherche d’informations, de produits et de nouveautés. Cela en fait un salon incontournable et international réunissant plus de 250 décideurs issus des délégations internationales.

ANCT : Quels sont les défis qui attendent les massifs montagneux aujourd’hui ?

Stanislas Bourron : Chaque massif montagneux possède un relief, un climat et une histoire uniques.
Mais ils sont confrontés de la même manière au changement climatique, à l’érosion de la biodiversité et à des évolutions socio-économiques. Ils doivent également veiller à protéger les populations, les biens et les infrastructures des risques naturels particulièrement prégnants dans ces territoires : éboulements, chutes de bloc, inondations, avalanches…
Chaque massif doit définir un développement soutenable par rapport à ces évolutions, tout en préservant l’équilibre économique et social, au service des populations.

ANCT : En 50 ans, qu’est-ce que le Salon Mountain Planet a rendu possible ?

Nathalie Béranger : En 50 ans, Mountain Planet est devenu un grand espace de réflexion et d’échanges sur les défis futurs de l’industrie et du tourisme de montagne mais également un catalyseur de toutes les intelligences. Ce salon mondial est aussi un lieu d’échanges de bonnes pratiques responsables et résilientes pour l’avenir de nos massifs montagneux. Les montagnes doivent être préservées tout en permettant à toutes et tous de profiter de ces lieux magiques.

ANCT : Assurer le développement économique des montagnes dans le respect des impératifs écologiques est-il possible ?

Stanislas Bourron : C’est non seulement possible, mais c’est indispensable ! La montagne est un environnement naturel généreux en ressources, mais également très fragile. Conscient de cela, les habitants ont toujours vécu en harmonie avec cet écosystème singulier. En parallèle, de formidables innovations et équilibres y sont nés. Je pense bien sûr à l’hydroélectricité qui apporte, in fine, une énergie renouvelable décarbonée et une gestion durable de la ressource en eau. Je pense également aux parc nationaux et parcs naturels régionaux qui concilient, au quotidien, développement humain et préservation de l’environnement. Et toutes les politiques de massifs, issues de la loi montagne, tendent à trouver ces points d’équilibre.

ANCT : Quel sera le fil conducteur de l’édition 2024 ?

Nathalie Béranger : Cette année le salon fête ses 50 ans. Du 16 au 18 avril, la 26^ème édition sera résolument tournée vers le développement durable et les innovations éco-responsables de nos 450 exposants. Une opportunité pour l’ensemble de l’écosystème international de la montagne de se retrouver pour aborder les enjeux de demain en termes d’aménagement des territoires de montagne !
L’édition 2024 offrira des espaces dédiés : un village de startups donnant la parole aux entrepreneurs qui présenteront leurs solutions innovantes ; un village des transitions pour accueillir des entreprises spécialisées et novatrices autour de la mobilité, de l’énergie, de la gestion des ressources et des déchets ; un village des drones ; un village construction et rénovation durables et un espace économie circulaire.

ANCT : Comment l’ANCT peut-elle apporter sa pierre à l’édifice ?

Stanislas Bourron : L’ANCT compte dans ses rangs les commissariats de massif, chargés d’assurer le secrétariat général des Comités de massif. La Direction « Montagne et Ruralités » assure, le secrétariat du Conseil national de la montagne. L’agence fédère ainsi des acteurs clés des massifs et leur permet des temps d’échange pour rapprocher des points de vue parfois divergents, sans les nier, dans une logique de co-construction.
L’ANCT accompagne de nombreux territoires, en remettant de l’humain, de l’ingénierie, là où elle faisait parfois défaut. C’est la vertu des programmes de l’ANCT : Avenir Montagnes bien entendu mais aussi tous ceux qui concourent aux transitions écologiques, économiques et sociales des massifs : Territoires d’industrie, Action cœur de Ville, Petites Villes de Demain, Villages d’Avenir, France services, Nouveaux Lieux - Nouveaux Liens.
Enfin, l’ANCT permet l’émergence de projets qui concourent à de nouveaux modes de développement des massifs, soutenables et résilients : projets que l’ANCT, ses partenaires, les services de l’État et les collectivités auront à cofinancer à travers les dotations locales (DETR/DSIL, du FNADT, du Fonds Vert et des fonds européens).