Action cœur de ville

« Préserver les commerces dans nos centres-villes, c’est d’utilité publique »

Photo portrait de Rollon Mouchel-Blaisot directeur du progamme d'Action coeur de ville

Dans les villes moyennes, les commerces de proximité sont durement frappés par la crise sanitaire. Rollon Mouchel-Blaisot, directeur d’Action cœur de ville – le programme national de revitalisation de 222 villes –, expose les mesures et solutions prises, par l’État et les collectivités, pour amortir le choc et aider les commerces et les artisans des centres-villes à maintenir leurs activités.

Action cœur de ville intervient beaucoup pour palier la vacance commerciale dans les villes moyennes. Or, la crise sanitaire touche durement les commerces. Comment faire pour que toutes les actions de revitalisation menées ne soient pas vaines ?

Jusqu’ici, nous constations les premiers résultats positifs du programme. Mais la crise sanitaire impacte douloureusement de nombreux commerces de centre-ville, sans parler des bars et restaurants qui les font vivre.

Aussi, il faut se battre sur deux fronts :

  • continuer à mobiliser les dispositifs existants et à soutenir les actions en cours, car la revitalisation commerciale de nos centre-ville demeure plus que jamais un enjeu sociétal majeur ;
  • utiliser à fond les nouvelles mesures du plan de relance, au-delà des aides directes de solidarité aux professionnels touchés de plein fouet par la fermeture de leurs activités. Par exemple l’État met en place un Fonds d’aide à la restructuration des locaux d’activité. Des crédits supplémentaires vont également être dégagés pour aider à la modernisation des commerces de proximité, en liaison avec la Banque des Territoires.

Zoom sur le Fonds d’aide à la restructuration des locaux d’activité
Doté de 60 millions d’euros pour les deux prochaines années, ce fonds permettra de prendre en charge une partie du déficit d’opérations, constaté sur la requalification de cellules commerciales en centre-ville.

Action cœur de ville consolide également l’existant.  Ainsi, afin de faciliter l’installation ou le maintien d’activités commerciales et artisanales dans les centres des 222 villes moyennes, nous avons noué un partenariat avec la Siagi : elle s’est engagée à garantir 1 000 demandes de prêts.

Comment les partenaires d’Action cœur de ville interviennent-ils pour soutenir les commerces de proximité et les aider à maintenir leur activité, depuis le début de la crise ?

La Banque des Territoires s’est mobilisée aux côtés de l’État pour créer 100 foncières dédiées à la restructuration des locaux d’activité en centre-ville, pour subventionner les diagnostics territoriaux Shop’in, ainsi que la création de postes de manager de centre-ville et des solutions numériques. Ce sont des aides très significatives pour les villes du programme.

Une vue de rue avec des commerces en pied d'immeuble, en centre-ville de Saint-Quentin dans le Nord.
« La réactivité et l’agilité des villes a été remarquable ! C’est en résonance avec le fait que, pour 90 % de nos compatriotes, consommer en centre-ville devient un acte citoyen. »

De leur côté, ces villes déploient des actions d’urgence très nombreuses et variées. Après un recensement auprès d’un échantillon de 100 d’entre elles, nous avons décompté plus de 500 actions. Elles concernent aussi bien des aides directes complémentaires aux commerçants,  que des subventions à des opérations collectives, des exonérations de loyers et taxes ou la prise en charge des livraisons et lieux de collecte, des bons d’achat dans les commerces locaux ou, encore, le soutien à leur numérisation…

Quel rôle joue l’ANCT dans ce contexte difficile ?

L’ANCT, en intégrant l’Epareca, développe un vrai savoir-faire en matière de restructuration foncière commerciale (lire encadré ci-dessous). Elle va donc être appelée à jouer un rôle opérationnel éminent dans ce domaine.

L’Agence est à l’écoute des besoins des territoires pour leur apporter une réponse adaptée à des besoins spécifiques, notamment avec des solutions en matière d’ingénierie qui résulteront du marché à bons de commande qui entrera en vigueur en janvier prochain.

Suite à une vaste étude nationale sur la vacance commerciale dans les villes moyennes, nous allons organiser un webinaire de présentation et d’échanges sur ce sujet majeur, à la demande des villes d’Action cœur de ville. Il se déroulera fin janvier.

D’autre part, la Fabrique prospective qu’anime l’ANCT sur les « Villes moyennes et transition écologique » va bientôt rendre ses conclusions qui, je l’espère, pourront irriguer les projets de territoire des villes bénéficiaires d’Action cœur de Ville.

Enfin, n’oublions pas l’intérêt de l’outil ORT (opération de revitalisation de territoire), dont j’assure la coordination interministérielle. Aujourd’hui, 166 villes du programme s’en sont déjà dotées.

L’ORT confère aux préfets, avec les élus des collectivités signataires, de nouveaux pouvoirs pour mieux réguler l’urbanisme commercial. Dans son instruction aux préfets sur la mise en œuvre d’un moratoire sur les zones périphériques, le Premier ministre en a d’ailleurs rappelé tout l’intérêt.

 L’ANCT contribuera donc à cette cohérence, car la préservation de nos centres-villes est plus que jamais d’utilité publique !

En savoir plus

L’ANCT accompagne les collectivités dans la reconquête de leurs centres commerciaux et artisanaux de proximité (redynamisation ou création d’activités) en mobilisant une ingénierie dédiée : études, ingénierie de projet, juridique et foncière.

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