Ingénierie

« L’ANCT est attentive à soutenir des projets qui prennent en compte la transition écologique »

Portrait de l'interviewée, Anaïs Lefranc-Morin

La transition écologique est un facteur de cohésion territoriale. Anaïs Lefranc-Morin, chargée de prospective et d’innovation sur la transition écologique et les territoires périurbains, expose les enjeux et nous dit comment l’ANCT agit avec, notamment, ses Fabriques prospectives.

En quoi la transition écologique est-elle un enjeu de cohésion des territoires ?

La raréfaction des ressources – comme l’eau –, le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, les pollutions constituent autant d’enjeux qui impactent les territoires. La transition écologique consiste donc à engager un processus de transformation profonde et progressive du fonctionnement d’un territoire et d’une société, afin de réduire l’empreinte des activités humaines sur l’environnement et de parvenir à un développement durable.

Pour que la transition écologique soit un moteur de cohésion, quatre grands défis sont à relever :

  • la prise en compte du vivant, par exemple en luttant contre l’artificialisation des sols au-delà des seules zones protégées, en intégrant plus de nature en ville, ou en prenant en compte les services rendus par les écosystèmes. C’est un facteur de la qualité de vie pour les habitants ;
  • la transformation des modes de production, de consommation et des modes de vie. On pense bien sûr aux circuits-courts, à l’économie circulaire ou à l’agro-écologie. Mais cela implique, avant tout, des changements structurels des modèles de développement ;
  • la justice sociale et démocratique, afin que la transition écologique bénéficie à tous, en réduisant les situations de cumul de difficultés sociales et environnementales ;
  • la mise en place de mécanismes de solidarité et de coopération entre les territoires pour assurer, par exemple, une alimentation durable et de qualité pour tous ou produire de nouveaux mix énergétiques.

Un projet local de coopération territoriale
Voir l’exemple de la métropole de Clermont-Ferrand et du parc naturel régional des volcans d’Auvergne, autour des loisirs, du tourisme et des espaces naturels.

Quel est l’engagement de l’ANCT, concrètement ?

L’ANCT est attentive à ce que la transition écologique soit prise en compte dans les projets qu’elle soutient.  Ainsi, elle a signé des conventions avec des opérateurs qui jouent un rôle majeur auprès des collectivités en matière de transition écologique – l’Ademe, le Cerema, l’Anah, la Caisse des dépôts – et qui financent des projets dans le cadre des programmes portés par l’Agence.

Certains programmes de l’ANCT prévoient d’ailleurs un volet dédié à la transition écologique, comme Territoires d’industrie dans le cadre du pack rebond ou Action cœur de ville, comme l’a montré le Forum des solutions.

L’ANCT financera également, à partir de janvier 2021, des prestations d’ingénierie pour aider des collectivités locales en difficulté sur des projets territoriaux complexes, notamment en matière de transition énergétique ou de biodiversité.

L’ANCT anime deux « Fabriques prospectives » liées à la transition écologique. De quoi s’agit-il ?

Le pôle Prospective, Veille, Innovation de l’ANCT accompagne les territoires et les programmes d’appui nationaux dans la prise en compte des transitions écologique, économique, démographique et de l’action publique. Les Fabriques prospectives sont l’une des offres d’ingénierie « sur mesure » de l’Agence.

Les Fabriques prospectives sont fondées sur le volontariat des collectivités, et elles s’appuient sur l’intelligence collective pour trouver des solutions aux problématiques actuelles et à venir. Concrètement, chaque Fabrique prospective réunit quatre à huit territoires qui travaillent pendant un an sur une transition, en lien avec un des programmes de l’Agence et une association d’élus. L’objectif est de conduire une réflexion stratégique et prospective qui se concrétise, à l’issue de la démarche, par la définition d’une feuille de route ou d’un programme d’actions.

Les élus locaux sont au cœur des Fabriques prospectives. Ils s’assurent, notamment, de la mobilisation d’un groupe de travail local (services de l’État, associations, agences d’urbanisme, chambres consulaires, habitants, entreprises…) pendant toute la durée de la démarche.

À l’ANCT, notre rôle est de concevoir chaque Fabrique prospective, de piloter les prestataires et de nous rendre sur le terrain pour suivre le bon déroulement de la démarche. Pendant un an, quatre séminaires ont lieu dans chacun des territoires accompagnés. Et, parallèlement, à partir de leurs travaux, nous travaillons tous ensemble pour enrichir nos programmes et identifier des freins juridiques ou réglementaires à lever.

Zoom sur…
Deux Fabriques prospectives relatives à la transition écologique ont été lancées fin 2019. Après une pause liée à la situation sanitaire, elles redémarrent en ce mois de septembre.

La Fabrique prospective « Villes moyennes et transition écologique : quelles mutations des modes de production et de consommation ? » réunit les villes de Lorient, de Saint-Dié-des-Vosges, l’agglomération du Beauvaisis et celle de Bourg-en-Bresse.
Elle est articulée au programme Action cœur de ville et a été conçue avec Villes de France, la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP) et le Commissariat général au développement durable (CGDD). Il s’agit d’identifier comment accélérer la transformation vers des modes de production et de consommation durables, en s’appuyant sur les atouts spécifiques des villes moyennes.

La Fabrique prospective « Petites villes et santé environnementale : quelles attentes, quelles mutations, quelles ressources ? » réunit Bourg-de-Péage, Chantepie, Mouans-Sartoux et Ramonville-Saint-Agne.
Elle est articulée au programme Petites villes de demain et a été conçue avec l’APVF. L’objectif consiste à anticiper la demande sociale ainsi que les mutations et les risques en matière de santé environnementale, mais également à mettre en lumière les atouts des petites villes face à cet enjeu.

Crédit photo : N. Kharbache/communication ANCT