Réhabilitation complète d’un bâtiment miliaire historique pour créer une Maison des services

Le site

Connue sous le nom de Délégation militaire départementale (DMD), cette construction en blocs de calcaire date de la fin du XVIII^e siècle, avec un achèvement des travaux en 1776. À cette époque, quatre escadrons de chasseurs sont accueillis à Vesoul. Modeste à ses débuts, le Régiment du 11^e Chasseur devient le plus beau quartier, ou caserne, de cavalerie de France.

Le bâtiment abritera, après la Seconde Guerre mondiale, la délégation militaire départementale de Haute-Saône et son bureau de recrutement, à partir des années 1950. Il voit partir, en 2018, ses derniers occupants : les renseignements généraux (RG) installés alors au rez-de-chaussée.

Ce vaste bâtiment de 1 500 m2 de surface exploitable sur trois niveaux (plus des caves et des combles) est inséré, à l’origine, au sein d’une cour majoritairement bitumée de 3 000 m². En cœur de ville, emblématique et imposant, il s’avérait indispensable de donner une nouvelle vie à ce bâtiment

le projet

La volonté des élus et des partenaires a été de mener une requalification exemplaire, en termes de développement durable, afin de créer un équipement innovant au service de la population. Ce projet s’inscrit naturellement comme un des projets phares du programme Action cœur de ville.

Vu l’énorme potentiel du site, l’agglomération de Vesoul, dans le cadre du programme Action cœur de ville, a souhaité faire de la réhabilitation de la DMD et de sa transformation en Maison des services un projet phare de requalification urbaine.

La DMD a été acquise auprès de l’État, en 2019, pour 207 000 €. Et ce projet a fait l’objet d’un travail partenarial conduit avec l’État, la région Bourgogne-Franche Comté et le Conseil départemental. Le but : définir précisément le projet dans son ensemble et, en particulier, t le tiers lieu.

Situé au rez-de-chaussée et en partie au R+1, celui-ci est à vocation entrepreneuriale. Il accueille aujourd’hui une Micro-Folie (musée numérique), des espaces de coworking, quatre salles de réunion et un espace public numérique et un musée historique.

Les niveaux 1 et 2 sont, quant à eux, dédiés au siège de l’agglomération avec une trentaine de bureaux, alors que les sous-sols sont dédiés au stockage des archives notamment.

Le bâtiment, structurellement sain et solide, s’avérait totalement obsolète pour le R+2 puisqu’il était désaffecté depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les autres niveaux n’avaient pas fait l’objet de travaux depuis plusieurs décennies !

Des choix forts en termes de travaux et de développement durable

Lots 1 et 2 : aménagements extérieurs et désamiantage

La cour bitumée a été transformée en parc urbain avec, notamment, la création d’une noue paysagère d’un diamètre de 40 m en bois, qui recueille le surplus des eaux pluviales, traversée par une passerelle en bois. D’autre part, 900 m² de bitume ont été déposés sur un total de 1 350 dans la cour et ont été végétalisés (petits fruitiers, gazon…). Par ailleurs, la haie de lierre qui ceinturait la cour a été conservée dans sa grande majorité (sur 150 m environ) afin de préserver la biodiversité, notamment avicole puisque des oiseaux ont l’habitude d’y nicher.

Enfin les garages avec leur toiture amiantée ont été totalement démolis.

Lots 3 et 4 : gros œuvre et charpente/couverture

Le titulaire du lot a totalement assaini les immenses caves voûtées afin de permettre l’accueil des archives et du stockage. Les murs porteurs ont été conservés autant que possible afin de préserver la structure multiséculaire du bâtiment.

Dans les combles, les poutres d’origine en chêne ont été conservées, et les tuiles existantes ont été préservées. Un traitement des façades a également permis de rendre leur éclat d’origine aux murs en pierre du bâtiment.

Lot 5 : serrurerie

Les escaliers de secours ont été installés à l’intérieur du bâtiment afin de préserver l’harmonie des façades. Des grilles en fonte noire très esthétiques ont été posées sur les soupiraux permettant de donner au bâtiment un aspect moderne, mais conforme à son statut de bâtiment chargé d’histoire.

Lots 6 et 7 : menuiseries

Le choix de la qualité a été fait avec l’installation de menuiseries extérieures double vitrage en bois-alu. Plus de 150 ouvrants ont ainsi été changés, alors que les brise-soleil orientables permettent d’assurer un confort d’été et une luminosité adaptée à chacun.

À l’intérieur, le recours au bois a été massif, notamment dans le hall d’entrée, alors que les parquets d’origine ont été conservés au R+1. Les escaliers et les parquets du R+2 ont été totalement recréés en chêne, ce qui octroie un cachet certain au bâtiment.

Lot 8 : cloisons/peinture/isolation

L’isolation par l’extérieur étant proscrite du fait du caractère patrimonial du bâtiment, il a été procédé à l’installation de laine de roche à l’intérieur sur une épaisseur de 20 cm sur l’ensemble du bâtiment. Et 40 cm ont été posés sur le plancher des combles.

Lots 9 et 10 : sols

Il a été fait le choix de poser sur l’ensemble du rez-de-chaussée (soit 500 ² environ) du carrelage très qualitatif et de grande dimension afin de conserver le caractère majestueux du bâtiment.

Lots 11, 12 et 13 : plomberie/chauffage et forages

Une pompe à chaleur eau/eau permet, à la fois, d’assurer un parfait confort d’hiver et d’été au bâtiment grâce à la géothermie. Ainsi, 16 puits de 120 m de profondeur ont été forés dans le parc permettant de ne pas recourir au gaz, ce qui aujourd’hui s’avère particulièrement pertinent.

Lot 14 : électricité

Des luminaires Led très esthétiques et peu énergivores ont été installés dans chacune des pièces. Réglables en fonction du souhait des agents et utilisateurs, ils permettent d’assurer un éclairage idéal et personnalisé.

Par ailleurs, des bornes électriques ont été installées sur le parking dédié aux véhicules de services ainsi que dans le local vélo, afin de permettre aux usagers des modes doux de recharger leurs moyens de transport.

Lot 15 : ascenseur

Un ascenseur dessert tous les étages afin de permettre aux usagers à mobilité réduite de circuler dans le bâtiment.

Lot 16 : mur végétal

L’installation d’un mur végétal dans le hall d’entrée est apparue comme évidente tant d’un point de vue architectural que de la végétalisation du bâtiment.