Interview

« Le contrat de ville : une collaboration entre acteurs et de nouvelles façons de travailler ensemble »

Portrait de Nathalie Grimoud, cheveux longs, blonds.
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Nathalie Grimoud est directrice Culture et Développement social à la ville du Teil (Ardèche). La commune de 8 800 habitants compte deux quartiers prioritaires, où résident 2 300 habitants.

La commune du Teil comprend deux quartiers prioritaires, rassemblés sous le contrat de ville Rhône Helvie. Quel est le rôle de la collectivité dans leur évaluation ?

Ces contrats ont été prolongés deux ans, et une évaluation a été faite à mi-parcours, en 2018. Un travail a ensuite porté sur leur rénovation, en 2020. L’occasion de prendre un temps de réflexion avec les financeurs et les porteurs de projets sur les enjeux de nos territoires, la pertinence et l’efficacité des actions menées.

La collectivité a pour mission de piloter l’évaluation des contrats et de définir les enjeux auxquels elle doit répondre localement. Le Teil est une commune rurale que la collectivité et les acteurs permettent de doter en ingénierie. L’évaluation doit être efficiente afin d’arriver à cerner les sujets sur lesquels nous devons travailler.

Comment votre commune s’est-elle organisée avec les différents acteurs pour travailler ce lien partenarial ?  

D’abord à travers les comités de pilotage annuels, mais aussi un travail mensuel avec l’ensemble des acteurs de la politique de la ville. Ces dispositions permettent aux porteurs de projets – qu’ils interviennent sur les quartiers dans le cadre d’un appel à projets ou du droit commun – d’avoir des espaces de rencontre, de dialogue et d’échange autour de nos actions et de nos difficultés de mises en œuvre. Elles permettent également d’instiller des partenariats nouveaux, voire de la co-construction des actions.

Pour la mobilisation du droit commun et des autres politiques publiques, nous avons décidé de mettre l’accent sur l’emploi dans notre territoire. La coopération se fait tant dans le cadre institutionnel de la politique de la ville que dans la préparation de notre candidature à l’expérimentation « Territoire zéro chômeur de longue durée ».

Le cadre projet permet une collaboration interacteurs intéressante, et il impulse de nouvelles façons de travailler ensemble. S’installent autour de la table des collectivités – département, ville, EPCI –, mais aussi Pôle emploi et des personnes privées d’emploi, parfois issues de quartiers prioritaires, et des associations qui les accompagnent.

S’il a été possible de tisser ces liens, c’est parce qu’ils s’étaient construits au cours de l’évaluation de mi-parcours des contrats de ville. Un moment qui avait permis de partager un enjeu : mieux travailler sur l’emploi et sur la mobilisation du droit commun.

Enfin, pouvez-vous nous parler d’actions concrètes menées au Teil et de leurs résultats ?

Nous avons un vrai sujet sur l’attractivité de nos quartiers prioritaires. Ces dernières années, nous avons essayé de favoriser l’arrivée de nouveaux acteurs.

À travers la politique de la ville, nous soutenons l’amorçage d’associations naissantes, portées directement par les personnes bénéficiaires. C’est une spécificité que de faire le pari de soutenir des acteurs vraiment émergents. Une de ces associations se concentre, par exemple, sur l’emploi des femmes d’origine migrante.

Avec un tout autre thème, un bénéficiaire du RSA a monté l’association Repair Vélos dans une logique d’économie circulaire. Une autre association, elle aussi créée par un bénéficiaire du RSA, propose un café associatif avec un concept de bar à jeux. Cet espace offre des ateliers aux enfants des quartiers sur le « vivre ensemble » à travers de l’outil jeu.