Dernier rendez-vous des 44 associations lauréates

Repères

Dans le cadre de la Mobilisation nationale en faveur des quartiers, l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) TremplinAsso a été lancé, en février 2019, auprès d’associations nationales structurantes, les « têtes de réseau ». Le but : les aider à déployer leurs actions en lien avec les associations de proximité et au bénéfice des habitants, dans plus de quartiers prioritaires.
44 associations sur 350 associations candidates ont été retenues. Elles ont bénéficié d’une dotation globale de 45 M€ et d’un accompagnement de l’ANCT, pendant trois ans.

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Ce dispositif a-t-il permis aux 44 associations d’étendre leurs actions de terrain dans de nouveaux quartiers et territoires ?

Largement ! Durant ces trois ans d’accompagnement, les associations ont eu les moyens de renforcer leur capacité d’agir et de se déployer dans de nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville. Au cours de cette période, les associations ont touché 28 nouveaux quartiers chacune, en moyenne. Et un tiers d’entre elles interviennent même dans plus de 160 territoires.

En outre, 31 associations sur 44 ont créé de nouvelles antennes locales et neuf, régionales. TremplinAsso leur a donc permis de bâtir un ancrage territorial solide.

TremplinAsso, prévu sur 2019-2021, est arrivé à son terme. Que va-t-il se passer pour les 44 associations, maintenant ?

L’AMI a été lancé, début 2019, avec des règles du jeu clairement posées : un financement spécifique accordé à des associations, afin de créer un effet levier pendant trois ans. Il s’est achevé le 31 décembre 2021.

Pour autant, les projets déployés dans le cadre de TremplinAsso continuent. La fin de TremplinAsso ne signifie pas la fin de la stratégie de déploiement des associations dans les quartiers prioritaires ni celle de l’intensification de leurs actions.

À l’origine, l’un des critères de l’AMI était le cofinancement des projets, avec des subventions issues des services politiques de la ville au niveau local, mais aussi d’autres institutions publiques et du secteur privé. Aujourd’hui, les antennes locales peuvent bénéficier de financements au niveau de l’État local, via les préfectures, comme pour toute autre association de terrain.

Que va-t-il rester de ce dispositif ? Vous parlez « d’héritage »…

Ces derniers mois, l’idée a été de voir ce qui s’est passé et ce qui s’est produit durant ce laps de temps pour se projeter au-delà des trois ans. L’héritage de TremplinAsso est triple : il concerne les associations, les territoires et nous, l’ANCT.

Le premier héritage, ce sont les projets déployés qui vont perdurer. Il y a aussi les antennes locales créées et les équipes recrutées. Tout ce travail de terrain demeure. D’ailleurs, la majorité des associations prévoient de donner encore plus d’ampleur au développement de leurs actions.

Le deuxième héritage s’inscrit dans les territoires. Ils ont vu arriver des associations désormais bien implantées dans leur maillage associatif local : des associations nationales structurantes sont venues en renfort des associations de proximité.

Enfin, le troisième héritage nous concerne, à la direction générale déléguée de la Politique de la ville de l’ANCT. Il porte sur notre mode d’accompagnement des associations : comment travaille-t-on en partenariat, main dans la main, avec des têtes de réseau ? Comment fait-on rayonner leur dimension nationale jusque dans les quartiers ?

Que retirez-vous de cette expérience d’accompagnement dans le temps ?

Étant chargées de l’animation et de la coordination de la communauté TremplinAsso, nous avons beaucoup appris en termes d’accompagnement des têtes de réseau associatives. Il a nécessité de travailler avec tous les services de l’ANCT, impliqués dans les champs d’intervention des 44 lauréates, pour les aider à déployer leurs projets.

Nous avons donc travaillé de manière collective et transversale, avec une vingtaine de collègues. Ils accompagnaient, chaque jour, les associations dans leurs projets liés à l’éducation, l’insertion professionnelle et sociale, la culture/sport, l’accès aux droits et aux soins…

Des liens se sont noués dans la durée avec ces associations. Et ils se sont renforcés lors de la crise sanitaire. Du fait que ce sont des associations très structurées, il a été facile de les mobiliser pour accompagner les habitants des quartiers pendant le confinement.

Quelles sont les perspectives ouvertes par TremplinAsso ?

Grâce à la communauté associative qui s’est formée, nous savons que l’ANCT pourra s’appuyer sur ces associations dans le futur pour mener de nouvelles actions en faveur des habitants des quartiers.

Maintenant, nous souhaitons tirer les enseignements de TremplinAsso pour réinvestir cet héritage dans les prochains contrats de ville. Deux volets nous intéressent particulièrement : l’évaluation, démarche inscrite dans TremplinAsso, et la coopération – entre les 44 associations, ces lauréates et nous, et entre ces têtes de réseau et les petites associations de proximité qui interviennent au plus près des habitants.