Interview

Déléguée du préfet : un rôle de facilitatrice auprès des acteurs et habitants des quartiers

Photo portrait d'Alexandra Le Dorze
© Hugues-Marie Duclos

Le 9 novembre prochain, l’ANCT organise la rencontre nationale des 291 délégués du préfet à la politique de la ville, à Paris. La restitution des travaux de cette journée d’échanges se fera en présence de Nadia Hai, ministre chargée de la Ville. Pour mieux cerner les missions de ces hommes et femmes de terrain, Alexandra Tessier Le Dorze, déléguée du préfet à la politique de la ville, à Saint-Nazaire (44), présente son rôle auprès des acteurs et habitants des quartiers prioritaires de sa ville.

Alexandra Tessier Le Dorze est déléguée du préfet à la politique de la ville, à Saint-Nazaire (44). Ville de 70 000 habitants, la cité portuaire compte trois quartiers prioritaires aux caractéristiques très différentes, où vivent près de 9 000 personnes.

Inclusion numérique, médiation par le sport, insertion professionnelle, relation avec les élus, associations et acteurs locaux… : elle nous expose la mission et les actions que conduisent les déléguées du préfet avec et pour les habitants des quartiers populaires.

Qu’est-ce qui vous a amené à devenir déléguée du préfet à la ville ?

La mission de déléguée du préfet m’a intéressée car elle couvre un champ de politiques publiques particulièrement large. Exercée au plus près des acteurs locaux, elle me semblait également très concrète. Cela fait bientôt un an que je suis en poste, et ces aspects ont été confirmés. Par ailleurs, contribuer à  la mise en œuvre des dispositifs de l’État, en accompagnant les structures – les villes, les associations… –, est également un aspect très concret de mon métier.

Ainsi, j’ai pu accompagner deux associations qui voulaient recruter des conseillers numériques pour favoriser l’inclusion numérique et d’autres pour la mise en place de poste d’adulte-relais. Nous allons ainsi développer une expérimentation avec un médiateur sport « JO 2024 » dans les prochaines semaines.

Combien de quartiers prioritaires de la politique de la ville couvrez-vous et qu’est-ce qui les caractérisent ? 

La ville de Saint-Nazaire compte trois quartiers prioritaires de la politique de la ville, très différents les uns des autres ! Les quartiers Ouest disposent d’une Cité éducative depuis plus de deux ans, et ils constituent un territoire particulièrement dynamique. En effet, la ville se développe de ce côté-ci, avec de nouvelles constructions (la ville gagne environ 1000 habitants/an).

Découvrir les Cités éducatives

Les quartiers Nord sont, eux, très morcelés, et ils recouvrent plusieurs petits quartiers. La dynamique au Nord est différente, l’un des quartiers est particulièrement isolé et sans commerces de proximité.

Quelle est votre mission et, concrètement, votre action auprès des habitants, associations, élus… ?

Je définirais ma mission comme celle de représentante des services de l’État dans les quartiers prioritaires de Saint-Nazaire. Pour moi, il est essentiel d’être facilitatrice dans la relation partenariale que nous avons avec la ville et les partenaires de droit commun.

Ainsi, je suis en lien permanent avec les agents de la ville. J’ai des temps d’échange réguliers avec les élus de quartiers, et je vais à la rencontre des associations et des habitants.

Pour faciliter ce contact au plus près, je travaille dans différents lieux : parfois dans une maison de quartier, à la sous-préfecture pour les temps plus formels ou, encore, à la mission locale lorsque mon activité s'y prête. 

Avez-vous un exemple d’une avancée concrète que le contrat de ville a permis de réaliser ?

Le contrat de ville de Saint-Nazaire soutient 88 actions sur des thématiques recouvrant la cohésion sociale, le cadre de vie ou encore l’insertion et l’emploi.

À travers ces différentes actions, on peut observer beaucoup d’avancées. S’il faut ne retenir qu’un exemple, je souhaite évoquer celui de Cité Swag ! C’est une action de rencontre entre les jeunes des quartiers populaires et les entreprises du territoire. L’objectif est d’aller à la rencontre des jeunes, dans leurs quartiers, pour leur permettre un temps d’échange, de conseils et d’accompagnement afin de construire leur projet professionnel.

Cette action est soutenue, depuis plusieurs années, dans le cadre du contrat de ville. Elle mobilise le bailleur social, la Silène – très impliqué en politique de la ville – et la mission locale (pour ne citer qu’eux !). Les retours sont très positifs, à la fois des jeunes Nazairiens et des entreprises qui participent à cette action.

En quoi la Grande Équipe de la réussite républicaine a changé vos pratiques ? Comment vous est-elle utile ?

Cette plateforme m’a été très utile, car j’ai pu m’y inscrire avant de prendre mes fonctions de déléguée du préfet et y découvrir des belles initiatives sur les différents territoires prioritaires.

Je m’en sers régulièrement. J’ai créé différents groupes pour favoriser la communication avec les partenaires (Cité éducative, adultes-relais...), et je publie régulièrement des mises en lumière d'actions sur le territoire de Saint-Nazaire. La plateforme est une mine d’informations et de mise en relations !